Quel est votre métier ?
Je participe à la définition des nouveaux projets de transport pour répondre aux besoins des habitants de l’agglomération lyonnaise en 2020 – 2030.
Je ne travaille pas sur des projets opérationnels. J’agis plutôt dans le domaine de la planification urbaine et de la prospective. Je suis à la frontière de deux métiers, de deux cultures : les ingénieurs transport et les urbanistes.
Mon rôle est d’anticiper les questions qui pourront se poser et de proposer des solutions. Pour réaliser ce travail, je mobilise des compétences et savoir-faire chez les partenaires du SYTRAL (Grand Lyon, agence d’urbanisme par exemple) et chez des prestataires (bureaux d’études privés). Les analyses qui ressortent de nos travaux sont une aide à la décision pour les élus.
Peut-on résumer la problématique ?
D’ici 2030, le projet est d’accueillir 150 000 nouveaux habitants et de développer l’agglomération lyonnaise en valorisant en priorité les territoires bien desservis par les transports collectifs. Cette ambition s’inscrit dans une logique de développement urbain durable
Sur ces bases, que faire pour que le réseau de transports urbains soit à la hauteur des attentes? Et plus globalement comment l’ensemble des modes de déplacements doivent s’articuler pour répondre aux déplacements de demain tout en respectant les objectifs de réduction de la pollution locale et des gaz à effet de serre ?
Quels sont les projets phares sur lesquels vous travaillez ?
Le SYTRAL vient d’engager la révision du Plan de Déplacements Urbains. Ce document stratégique doit définir les actions à mettre en œuvre à moyen et long terme pour organiser harmonieusement l’ensemble des déplacements de personnes et de marchandises sur l’agglomération.
En savoir plus sur la révision du PDU
Le deuxième dossier important sur lequel je travaille est la nouvelle enquête déplacements sur l’aire métropolitaine lyonnaise. Cette grande enquête va nous permettre de connaître précisément les pratiques de déplacements des habitants. Nous allons pouvoir mesurer les évolutions depuis la précédente enquête. Depuis 2006 de nombreuses lignes de transport ont été mises en place, cela a-t-il permis aux habitants d’être moins dépendants de la voiture individuelle ? Le vélo occupe-t-il une place plus importante dans les habitudes de déplacements ? Les résultats de cette nouvelle enquête nous permettront également de définir les objectifs à inscrire dans le nouveau Plan de Déplacements Urbains.
Quelles études faut-il faire pour exercer ce métier ? Une Licence de Chargé d’études statistiques ?
Réponse de Séverine Asselot-Hurez :
Pour ma part, j’ai une formation généraliste (Géographie, Aménagement du territoire et spécialisation Transports) et j’ai pu passer le concours d’Ingénieur Territorial qui me permet d’occuper ce poste au sein d’une collectivité territoriale.
Les personnes que je côtoie dans les autres collectivités, bureau d’études ou agence d’urbanisme ont parfois le même type de profil universitaire généraliste et parfois une formation d’ingénieur (ENTPE, ENPC, INSA, ENS).
Je pense qu’une licence d’études statistique devra être complétée par une formation plus large sur l’aménagement du territoire.
L’ONISEP rédige des fiches qui peuvent donner de bonnes idées sur les modalités d’accès à différents types de métier : http://www.onisep.fr/Ressources/Univers-Metier/Metiers/charge-e-d-etudes-en-amenagement